Petit aperçu historique de la famille NDONG
Depuis des années, le
besoin de partager mes découvertes sur la famille NDONG, m’est devenu
incessant. En effet, quand j’étais étudiant, je m’intéressais, il est vrai, à
la tradition comme m’en parlèrent mes grands parents et mes parents. Alors, je
mis à fouiner un peu partout pour dénicher des informations qui pourraient,
éventuellement, satisfaire ma curiosité. A l’occasion d’une enquête
socio-économique dans le Baol, en 1980, alors que je préparais l’entrée universitaire
en licence, j’eus l’agréable découverte d’apprendre que j’avais une famille
dans cette contrée du Sénégal, qui me paraissait fort loin de ma réalité. Ma
famille, je le savais, venait du Salum, et plus précisément de Mbassis dans le
Log, où est né Mbissaan, notre bisaïeul.
La
famille que j’y rencontrais donc, celle
du Baol, à Togorag, à quelques enclabures de Bambey ou Thiapi, m’adopta très
facilement dès mon tuteur m’y introduisit. J’eus l’impression forte d’y avoir
vécu dans le passé, tant l’hospitalité était chaleureuse. Cette famille se
réclamit de Laga Ndong et lors d’une cérémonie, le vieux Salitigi Massamba
Ndong, me tenant la main et m’identifia. Grande fut alors ma surprise !
Mais il me prédit que le destin le voulait ainsi car, me dit-il, la nuit
précédente, il savait qu’il me rencontrerait.
La
deuxième grande surprise m’arriva quand je servais au lycée Djignabo de
Ziguinchor. Un peul venu de la Guinée rencontré par hasard, me fit connaître
mes origines en me parlant manding. Il
m’apprit, sans que je le lui demande, que j’avais des origines Saane et que
c’est à cause du premier Trubang que nous fûmes obligés de quitter le Gabu et
que plus tard nous changeâmes notre Saane en Ndong.
La
troisième grande surprise et déception, à la fois, fut de ne pas voir
mentionner le nom Ndong dans la classification faite par le professeur Cheikh
Anta Diop que je fréquentais déjà depuis 1978, par le biais de son ami Samba
Ndiaye, sociologue. Il n’a mentionné que le cousinage entre les Ndong et les
Senghor, à juste raison.
Avec
tout ce qui précède, je ne cessais de m’interroger sur les Ndong. L’épisode de
Fatick sera déterminante par la suite. Car j’eus la ferme conviction que ma
famille représentait quelque chose dans le Siin-Salum. Un jour, une femme d’un
âge avancé, ayant appris mon nom, m’interpella par l’expression Ndong Maysa. Or
je n’avais encore parler de cette
expression identificatrice de famille. En effet, on nous parle de Ndong
Mbissan, de Laga Ndong, de Ndong Mousa et surtout de Biraam Jiké pour désigner
le grand Kurcala des Ndong. Je lui
demandais alors d’où venait cette appellation. Ayant souri, elle me dit : « Votre famille est la
première noble du Siin-Salum,… mais avec le temps, beaucoup de choses ont
changé. Je te le dis pour que tu le saches car j’ai appris de mon
petit-fils que tu t’intéresse beaucoup à ton ascendance. Ma mère est une
Ndong.»
Un
soir, j’en parla au vieux Farba Diouf qui certifia ce que la dame m’avait dit
et m’encouragea à faire des recherches pour mieux connaître l’histoire de mon
pays. C’est fort de tout cela que je me suis dit qu’il fallait intéresser des
membres de la famille pour accomplir ce travail de recherches, j’en suis sûr,
sera palpitant. Car au même moment, je sus que Louis Salane, Jean Maan et
d’autres, avaient déjà commencé le travail. Je me suis adjoint à eux pour
donner plus d’ampleur au travail et plus d’ouverture.
L’histoire
des Ndong commença précisément dans le Haut Gambie. Dans le Gabu, les fils de
Tambadu : les Maane et les Saane se succédaient au trône par alternance.
Les Maane devenus très forts, refusèrent de donner le pouvoir aux Saane. Cette
guerre intestine entraîna le plus grand exode ouest africain. Tous les noms
patronymiques qui débutent par « San-« viennent de la racine des
Saane qui ont fui devant le massacre dont ils furent victimes, malgré leur
résistance farouche reconnue par l’expression « Saane Balaama »
c’est-à-dire le preux guerrier, réponse à la trop grande fierté de « Maane
Kaba » (Maane le fort).
L’ancêtre
Kelefa Saane quitta le Gabu pour les Iles de Bajigos. Après cette halte, il
remonta vers le Nord, en passant par le Boula, pays des Brams, actuels
Mankagnes, passèrent, avec sa cohorte, le bolong d’Essukujak. Après quelques
années dans l’actuelle Casamance, à l’époque, quelques peuplades Jola s’étaient
installés parmi les Baïnunk, ils
repartirent toujours au Nord, traversèrent successivement le fleuve
Casamance puis le Gambie et se retrouvèrent dans la zone de Kaymor. Dans le
cohorte, on notait la présence de sa sœur Siga Bajaan dont le nom est objet de
toutes les transformations, selon que l’on écrire sa propre histoire du
Siin-Salum. C’est d’elle que la royauté connaîtra les premières tribulations.
L’histoire
rapporte que, malade, Kelefa fit appel aux sereer qui habitaient non loin de
son campement, pour le traiter. Ces derniers s’en acquittèrent avec bonheur,
car ils purent le soigner avec l’arbre nommé « Gui NDONG ». Par
devoir de mémoire et de reconnaissance, il changea ainsi son Saane en Ndong.
Les
motifs qui nous poussent à vouloir rassembler les membres de la grande famille
Ndong sont d’abord la recherche de notre identité Ndong dont nous sommes tous
fiers. Ainsi chacun, en ce qui le concerne, apportera son grain dans la grande
pour notre reconnaissance comme un clan, une famille respectable et respectée.
Un
autre objectif est aussi fixé : retrouvailles avec nos frères africains du
Centre : Cameroun, Congo, Gabon, Angola, Guinée Equatoriale etc… pour
mieux prendre en charge notre unité africaine.
Louis samba Ndong
Tel : 00 221 77 421 52 35
lsndong@yahoo.fr